Introduction

Un collègue anxieux accapare votre attention au travail? Devez-vous constamment le rassurer pour le moindre détail ou pour le moindre imprévu ? Aimeriez-vous que quelqu’un d’autre  s’occupe de ce collègue ? Ainsi, vous ne prendriez  plus de votre précieux temps pour lui dire qu’il s’en fait pour rien et que tout se passera bien…

Trucs pour composer avec une personne anxieuse

  1. Adoptez une attitude bienveillante

Collaborer avec une personne anxieuse exige de la patience, du tact et de la bienveillance. L’outil le plus efficace pour ne pas perdre notre patience et notre énergie est notre attitude. Sachez que ce collègue ne fait pas exprès pour vous empoisonner la vie. Plus vous garderez cette pensée en tête, plus il vous sera facile de transiger avec les incertitudes et les demandes de cette personne. Très souvent, les personnes anxieuses s’inquiètent afin de prévenir des incidents, des contretemps ou des catastrophes. Alors, en comprenant leurs intentions, cela vous aidera à garder votre sang-froid plutôt que de perdre votre énergie en réagissant à leurs agitations.

  1. Faites une entente

La meilleure façon d’aider une personne anxieuse à se contrôler est de faire une entente avec elle. Demandez-lui comment elle souhaite être rassurée. Quels sont les mots précis qui lui rappelleront de se contrôler.

Par exemple : «Ok Juliette, je te sens anxieuse actuellement. Y a-t-il quelque chose qui te tracasse en particulier? »

Dans les cas où l’anxiété de votre collègue vous envahit, vous pouvez aussi déterminer à l’avance la façon dont vous lui communiquerez votre impatience sans la vexer. Par exemple : «Actuellement je suis incommodé par ta nervosité ou par tes réactions d’anxiété J’aimerais être en mesure de prendre une certaine distance, si tu me le permets.» Vous pouvez aussi diriger son attention vers les éléments sur lesquels elle peut agir : « Que penses-tu de l’idée de concentrer tes efforts à essayer de changer les choses sur lesquelles tu as du contrôle et de cesser de te tourmenter à propos de celles où tu n’as pas de contrôle ? »

 Trucs pour les personnes anxieuses

  • Pratiquez la respiration abdominale 3 fois par jour, 8 à 10 respirations profondes. Cela vous aidera à vous détendre. Aussi, si vous développez ce réflexe, il vous sera utile dans les moments où vous vous sentirez anxieux.
  • Entretenez des pensées positives «Tout va bien se passer, je contrôle la situation. J’ai les ressources pour faire face à cet imprévu.»
  • Pratiquez des activités qui vous aideront à vous recentrer : yoga, méditation, Qi Kong, pleine conscience ou des activités sportives qui vous relaxent.
  • Acceptez votre anxiété comme étant une qualité et ne vous laissez pas contrôler par celle-ci.
  • Accordez-vous des moments de gratitude à tous les jours et dites merci à la vie.

Si l’anxiété persiste et paralyse votre fonctionnement

  • Consultez un thérapeute qui vous aidera à développer des outils de gestion de votre anxiété.
  • Si vous traversez une période difficile dans votre vie et que vous faites énormément d’insomnie et d’anxiété, consultez un médecin qui pourra vous prescrire des somnifères ou des anxiolytiques, pour aider votre corps à retrouver un équilibre car l’insomnie et l’anxiété peuvent nuire de manière considérable à votre santé psychologique.

L’anxiété, alliée ou ennemie?

Comment faire de l’anxiété votre alliée ? Ce mois-ci, j’ai décidé de partager avec vous une expérience personnelle. Je souhaite  sincèrement  aider à démystifier l’anxiété et surtout diminuer la stigmatisation entourant cet état de plus en plus courant. Les données récentes démontrent que plus d’un tiers de la population souffrirait d’anxiété mais que très peu de personnes consultent.

Qu’est-ce que l’anxiété ?

C’est une émotion très saine qui avertit d’un danger imminent. Tout comme la réponse physiologique à un stress, l’anxiété est vécue comme une sensation diffuse, laquelle nous assaille sans trop savoir  ce qui la déclenche ni pourquoi.  En fait, elle sert de système d’alarme. Bien que l’anxiété à faible dose soit salvatrice, je dois admettre que si elle est non contrôlée et à forte intensité, elle peut faire des ravages dans nos relations sociales et familiales. Vous pouvez consulter des professionnels de la santé si vous voulez apprendre à la contrôler et à tirer des bénéfices de cette force intérieure et mystérieuse ou pour apprendre à ne pas vous laisser contrôler par celle de vos proches.

13 ans et quelques poussières…

Plusieurs pensent qu’une enfance à la campagne entourée de nature et d’animaux, représente le summum du bonheur. Si je vous disais que ce fût une des périodes les plus traumatisantes et pourtant très salutaire de ma vie, seriez-vous étonnés?

Depuis que je suis toute jeune, j’ai la faculté d’anticiper et de prévoir les accidents et les événements traumatisants. Certains croient que c’est un don. Avec le temps, j’ai développé une sensibilité extrême aux signes précurseurs d’un climat qui se détériore, d’un accident ou d’une mortalité imminente. Cela est possible parce que je possède un trait de personnalité que l’on dit « anxieux ».

Nous sommes en janvier et il fait -30 degrés Celsius. Quelques jours auparavant, mère nature nous a servi de la pluie verglaçante et du grésil. La veille du jour J, je fais plusieurs cauchemars à répétition dans la même nuit. Une explosion dont l’origine est inconnue provoque des désastres incommensurables : la maison familiale semble s’écrouler sous les flammes, un de mes frères prend en feu, sort en courant pour échapper aux flammes, et mon fidèle chien périt dans le feu. Je me réveille en sueur après quatre et cinq scénarios différents de cette même tragédie. Mes rêves sont tellement vraisemblables que je crains qu’une catastrophe frappe durement. La seule constance dans tous ces scénarios : je ne parviens pas à savoir d’où vient l’explosion et lequel des membres de ma famille périt dans le feu dévastateur. Au petit matin, d’un air accablé, ma mère remarque ma mine exténuée et me dit: « Bon, qu’est-ce qu’il y a encore ? »  « Rien m’man, j’ai mal dormi ».

Le soir venu, je rentre de l’école, fébrile et anxieuse. Je guette chaque signe possible  d’un danger imminent. Plus le moment se rapproche, plus je sens une tension dans mon corps et une forte sensation d’oppression au niveau de mon thorax. Je deviens presqu’hystérique lorsque je trouve les bottes de mes frères laissées sans égard devant la portée d’entrée.

Je perds patience lorsque ma mère me demande de venir essuyer la vaisselle alors que je surveille, comme un chien de garde, la seule sortie qui nous permettra à tous de sortir sains et saufs. Puis, quelques secondes plus tard, une explosion retentit du garage situé à quelques mètres de la maison.

Nous sommes six à nous précipiter pour secourir mon frère et mon chien catapultés par la force de l’explosion, hors des flammes.

Un vent glacial souffle les flammes sur les parois de la maison. Convaincue que tout allait flamber, je fais des allers et retours entre la maison et les automobiles prenant avec moi le plus de vêtements possible, de biens, de subsistances et de denrées alimentaires pour ma famille. Je n’ai que treize ans. Je suis la cadette d’une famille de six enfants et je me sens responsable de protéger toute ma famille car, pour moi, je suis la seule à pouvoir anticiper les dangers.

Cet épisode n’est qu’un exemple d’une suite d’événements similaires que j’ai vécus  à l’adolescence et dans la vingtaine. Dans ma famille, cela m’a valu le pseudonyme de «  sorcière » pendant plusieurs années.

Dans mon travail, je côtoie des personnes souffrant d’anxiété. Toutes les personnes anxieuses ont une chose  en commun: elles anticipent le pire, certains, afin de protéger les autres, et d’autres parce qu’elles vivent avec une peur incontrôlée.

Voilà la différence entre l’anxiété positive et celle qui réussit à entraver le fonctionnement de plusieurs personnes ou d’une équipe de travail.

Pour conclure, soyez gentils avec vos collègues de travail et gardez en tête que la plupart du temps ils ne sont pas mal intentionnés !!!

© Ghislaine Labelle, M.Ps., CRHA, Distinction Fellow, CSP (Certified Speaking Professional) et médiatrice accréditée

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